Le mensuel pratique et technique
du kinésithérapeute

Toujours mieux

Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2013,0549:01 - 10/12/2013

C’est la préoccupation de son propre corps qui a toujours engagé l’homme dans une recherche de moyens pour atténuer ses souffrances ; magie et religion ont comblé en leur temps, l’ignorance scientifique. À l’ère où les sciences représentent le facteur décisif de l’évolution de nombreux domaines, le professionnel de santé du XXIe siècle, soucieux d’intervenir favorablement dans la guérison du patient, a tout intérêt à se mettre au service de l’interrogation scientifique, pour contribuer à l’acquisition de nouvelles connaissances et bénéficier de leurs applications médicales.

L’essentiel aurait-il déjà été découvert ? Concernant le neurone, s’il avait considéré comme définitive la théorie dite « réticulariste » de Albrecht Bethe, Santiago Ramon Y. Cajal, découvrant la théorie unitaire du neurone, n’aurait pas permis à Charles Scott Sherrington de créer le concept de synapse... La connaissance de cette organisation fonctionnelle se dévoile au quotidien dans le domaine des neurosciences. On connaît de mieux en mieux le fonctionnement du système nerveux central : au XIXe siècle, on n’imaginait pas qu’il avait la capacité à prédire les conséquences sensorielles de nos gestes [lire notre article page 18]. Ces avancées ouvrent de nouvelles perspectives pour la kinésithérapie des troubles de la marche.

Faudrait-il pour autant considérer que ce qui date du XVIIe siècle n’a plus cours ? S’agissant de la circulation sanguine, les démonstrations, les mesures et les découvertes de William Harvey ont été complétées, grâce au microscope, par Marcello Malpighi qui découvrira les capillaires. Si le Pr Frank Rice Phillip Albrecht ne s’était pas appuyé sur ces découvertes, il n’aurait pu montrer les dysfonctionnements du shunt artério-veineux responsable de la fibromyalgie.

Quand ce qui est exact est confirmé, les certitudes scientifiques effacent les spéculations individuelles. Des idées sont bouleversées, des portes s’ouvrent, de nouvelles pistes se dessinent. Les orientations de la kinésithérapie du XXIe siècle s’esquissent. Rétro- et prospective, elle a tout à gagner en s’appuyant sur des sciences établies et leurs résultats irréfutables pour faire évoluer la pratique, donc la conception de la rééducation.

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