Le mensuel pratique et technique
du kinésithérapeute

Résultats anatomiques et fonctionnels après ligamantoplastie antérieure du genou

Stéphane Fabri, Isabelle Vic, Franck Lacaze, Claire Morana
Kinésithér Scient 2013,0547:35-40 - 10/10/2013

Les techniques opératoires de ligamentoplastie antérieure du genou ne cessent d'évoluer. Les suites postopératoires ont également été optimisées. Toutefois, les protocoles de rééducation ne sont pas homogènes, avec deux attitudes qui s'opposent. La littérature a souvent comparé les deux types de rééducation (classique versus accéléré). Les clinical guidelines, publiées aux États-Unis en 2010, montrent que la rééducation de type «accéléré» est supérieure mais certains kinésithérapeutes préfèrent employer la démarche classique afin de protéger le transplant et obtenir un bon résultat fonctionnel. L'objectif de notre étude était de tester l'existence ou non d'une corrélation entre la laxité antérieure du genou et l'évaluation fonctionnelle. Nous avons testé 22 patients volontaires opérés d'une ligamentoplastie antérieure du genou. Le recul était de 5,5 ± 0,6 ans. Un arthromètre de genou était utilisé pour apprécier la laxité antérieure du genou. Chaque participant a répondu au score de Lysholm et au score IKDC 2000. La corrélation a été calculée entre la différence de laxité antérieure des genoux opérés versus sain aux différentes forces, et chacun des deux scores. Une absence de corrélation était observée entre le score de Lysholm et la différence de laxité antérieure du genou entre le côté opéré et le côté sain. Il en était de même entre le score IKDC 2000 et la différence de laxité. Kocher et al. avaient déjà démontré, à 2 ans postopératoire, l'absence de corrélation entre la laxité antérieure du genou et l'évaluation fonctionnelle. Nos travaux confirment ces résultats. Néanmoins, le recul de seulement 2 ans pouvait laisser un doute sur les résultats à long terme, car l'évolution histologique et mécanique du transplant n'est terminée qu'au terme de la 3e année postopératoire. Notre travail avec un recul supérieur à 5 ans permet d'éliminer ce biais. Notre étude et les travaux de la littérature montrent qu'il est possible de privilégier le protocole de rééducation dit «accéléré». La détente potentielle du transplant n'aurait pas d'impact sur le résultat fonctionnel.
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