Les journées de l'INK : «Actualité sur le genou»
Aude Quesnot, Jean-Marc Oviève, Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2013,0547:01 - 10/10/2013
En ces vendredi 4 et samedi 5 octobre se tiennent, en parallèle du Salon Rééduca à Paris, les Journées de l’INK, sur le thème « Actualité sur le genou ». Les sujets déclinés, durant ces deux journées phares dans le monde de la kinésithérapie, couvrent le genou ligamentaire, l’arthrose fémoro-tibiale et le genou patellaire.
Certes, la prise en charge d’un genou est notre pain quotidien et on connaît ! Cependant, les évolutions dans les protocoles de prise en charge, les principes de kinésithérapie ou la validation de nos techniques, nécessitent un œil curieux et attentif de notre part, pour évincer progressivement de notre panel thérapeutique les techniques n’ayant pas fait leurs preuves et développer les techniques validées. À titre d’exemple, que d’évolutions tant sur le versus médical que MK dans le traitement de l’arthrose fémoro-tibiale.
Les recommandations de l’European league against rheumatisms (EULAR) en 2003 et celle de l’Osteoarthritis research society international (OARSI) en 2008 ont donné naissance à une traduction française de l’OARSI, publiée en 2009.
Le traitement conservateur de la gonarthrose est en plein essor et associe systématiquement un traitement pharmacologique et kinésithérapique.
Parmi les nouveautés, nous retrouvons les injections de corticoïdes sur les genoux présentant un épanchement articulaire, les injections Prp avec acide hyaluronique sur les genoux secs, voire les lavages articulaires. La perte de poids pour les patients en surcharge pondérale est primordiale, l’adjonction de semelles amortissantes ou, en cas de nécessité, de semelles orthopédiques, et un programme d’auto-exercice donné par le kinésithérapeute sont des éléments incontournables au vu des données actuelles. En cas de laxité associée, une contention souple ou une genouillère est de mise.
Quoi de neuf sur les techniques kinésithérapiques ?
Le massage avec un gel AINS sur cette articulation superficielle donne de meilleurs résultats que le massage seul ou avec un placebo.
Les ultrasons, les ondes courtes ou le laser ne sont pas recommandés. La cryothérapie et le TENS ont un grade B sur les gonarthroses.
La pratique d’exercices aérobie, le renforcement du quadriceps, les étirements musculaires, la réalisation de différents types de marche (pointe de pied, talons, arrière, etc.) et la lutte contre le flessum doivent faire partie d’un programme de kinésithérapie d’environ deux mois et être suivis d’ un autoprogramme quantifié d’exercices à réaliser de manière autonome par le patient à son domicile. La pratique d’un sport adapté est également à prescrire.
Deux remarques, pour compléter cette synthèse :
- la balnéothérapie ne semble pas présenter d’intérêt, ni sur le gain en force du quadriceps ni sur les douleurs par rapport aux exercices précédents. Sans l'exclure de nos pratiques dans la gonarthrose, elle peut être réservée dans un premier temps aux patients présentant une nette surcharge pondérale ;
- les zones cellulo-myalgiques, les troubles circulatoires, la présence d’un kyste poplité ou d’un creux poplité empâté nécessitent une prise en charge adaptée (massages, bas de contention, etc.).
Bonne lecture de ces deux numéros spéciaux de Kinésithérapie Scientifique.