La meilleure façon de manger...
Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2015,0565:01 - 10/05/2015
5 ans !
Ne vous méprenez pas, ce n’est pas le nouveau nombre d’années d’études en kinésithérapie... C’est la durée du nouveau Programme National Nutrition Santé (PNNS)*. Il a pour objectif l’amélioration de l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition.
Quand l’État s’invite à table, l’addition est salée ! 267 M d'euros depuis 2001. Nous sommes par ailleurs invités à compter nos fruits et légumes... ou encore incités à descendre une station de métro avant notre destination, ou plus récemment lors d’une campagne radiophonique, à « nous balancer sur notre chaise pour tenir en équilibre » !
Certaines habitudes sociétales, nous le savons tous, affectent la santé. Curieux élément que l’alimentation : c’est un facteur de protection ou de risque de certaines pathologies, qu’il s’agisse du cancer, des maladies cardiovasculaires, de l’obésité, de l’ostéoporose ou du diabète de type 2. Quand on sait que 59 % des hommes et 48 % des femmes de 18 à 74 ans passent chaque jour plus de trois heures devant un écran, le slogan « Manger Bouger »a toute sa saveur !
Que peuvent faire les professionnels de santé, notamment les kinésithérapeutes, pour répondre aux interrogations et aux inquiétudes de leurs patients dans ce domaine, dans le cadre de leurs interventions ? À défaut d’être en charge de l’activité physique adaptée, ils peuvent expliquer et conseiller : « Bougez ! ».
KS prend toute sa part : votre mensuel est partenaire du Colloque organisé par le CERIN** le mardi 30 juin prochain, diffusé en direct sur Internet : « Parlons nutrition – Les « régimes sans » : info ou intox ».
La nutrition s’entend comme l’équilibre entre les apports liés à l’alimentation et les dépenses occasionnées par l’activité physique. Un niveau élevé d’activité physique réduit le risque de mortalité prématurée et de mortalité, toutes causes confondues, d’environ 31 % par rapport à son absence ; les bénéfices sur la santé augmentent avec le volume et/ou l’intensité de l’activité (Warburton et al., 2010).
Augmenter l’activité physique à tous les âges et lutter contre la sédentarité chez les plus jeunes, pour rester accessible, doit se dérouler hors du cadre du soin pour que cela ne soit pas une contrainte. Quoi de mieux que la marche ? Pas besoin d’apprentissage ! Sensation de liberté totale, ses bienfaits résident aussi dans le fait que l’interlocuteur n’est plus un écran, mais des paysages qui s’inscrivent progressivement dans notre corps, propices à la réflexion.
La meilleure façon de manger, c’est aussi de marcher, de réfléchir... et de recommencer !
Bon appétit et bonne lecture.
* Manger Bouger : www.mangerbouger.fr
** Centre de recherche et d'information nutritionnel. www.cerin.org
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