Les réformes en santé, mères de normes visent l’efficacité et la qualité des soins à moindre coût. Mais ceci a un prix : celui de la liberté du praticien. La loi HPST en souhaitant renforcer les liens entre l’hôpital et les soins de ville, permet le développement des modes d’exercice regroupant des professionnels. L’interdépendance alors, entre professionnels, ne limite-t-elle pas l’action de chacun ? Cependant, il n’y a rien de plus logique, que de coopérer avec le chirurgien, dans les suites ambulatoires d’une intervention orthopédique par exemple.

Vers une maîtrise paramédicalisée des dépenses de santé ?

Ce mode d’exercice pluriel, souhaité dans le cadre de la loi, doit selon moi aller plus loin. La responsabilité du praticien pourrait se développer bien au-delà de l’argumentaire médical à produire dans le cadre de la poursuite de la rééducation « sous référentiel ». En effet, un kinésithérapeute ne serait-il pas capable d’évaluer les données cliniques et radiologiques d’un patient ? D’adapter une prescription si besoin, par exemple reporter la remise en charge d’une fracture ? Mais aussi adresser le patient à l’hôpital ou au médecin spécialiste, en cas de dégradation de l’état ? Nous sommes à même de formuler un pronostic, de vérifier l’efficacité de notre intervention, ou son inopérance.

La véritable démarche qualité devrait accorder davantage d'autonomie, plus de confiance au professionnel, plus de respect du futur professionnel, en développant son parcours de formation initiale.

Il n’y a pas de hasard : la population française est « ... de plus de plus en demande d’actes de kinésithérapie et entretient une relation de confiance avec les kinésithérapeutes - plus de 9 Français sur 10 disent faire confiance à leur kinésithérapeute - Sondage Harris interactive »1.

Mais ce qui est souhaité par les professionnels n’est pas toujours voulu par les Pouvoirs publics !