NEURORÉÉDUCATION FONCTIONNELLE PAR SÉQUANCES MOTRICES Une rééducation fonctionnelle morphocinétique pour les personnes neurodéficitaires (1ère partie)

Francis Laurent
Kinésithér Scient 2025,0673:21-31 - 10/03/2025
Dans le premier article (paru en 2 parties), nous avons défini la neurorééducation globale, comme topocinétique. Buts et moyens sont confondus. La volonté est focalisée sur le but, et la personne utilise tous les moyens compensatoires pour atteindre son but.
Dans cet article (également en 2 parties), nous définissons les critères de la neurorééducation séquentielle. Elle est morphocinétique : axée sur la forme. Le but reste fonctionnel, mais le moyen est artificiel : on fragmente le mouvement global en séquences motrices. Les séquences sont une posture, un changement de position ou une marche inférieure à 10 mètres. L'attention peut alors se focaliser sur le corps pour corriger le mouvement. Cela répond au désir du patient qui demande au kinésithérapeute de l'aider à retrouver le mouvement standard. Mais le mouvement standard n'est plus possible puisque la lésion a détruit une partie des neurones. La prophétie autoréalisatrice est un biais de recherche mais une qualité de praticien qui cherche en séance à améliorer les stratégies synaptiques de la personne neurodéficitaire.
Le duo kiné-patient s'appuie sur un répertoire pour choisir la bonne séquence au bon moment. Chaque séquence est mesurée pour fournir un suivi continu des résultats obtenus. Il y a des habiletés possibles, automatisées et d'autres impossibles. Entre les deux, il y a des habiletés précaires qui s'automatisent. D'autres, appelées habiletés labiles s'effacent si elles ne sont pas répétées à temps. La neurorééducation porte sur l'inventaire et l'entretien de ces habiletés précaires.