Le mensuel pratique et technique
du kinésithérapeute

Toujours plus compétent

Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2023,0651:01 - 10/03/2023

Écouter, observer, examiner un patient, n’est-ce pas la partie émergée d’un iceberg, celle qui le rassure alors qu’il vient d’exprimer ses problèmes ? Au-delà des données de l’interrogatoire et de l’examen, la situation clinique rencontrée va entraîner, du côté du praticien, un processus de pensée et une prise de décision, autrement dit un raisonnement clinique. Cette démarche, non visible aux yeux du malade, s’appuyant sur les connaissances et les expériences précédentes, repose sur un praticien à qui on demande d’être toujours plus compétent.

Au cours de la formation initiale, les étudiants sont déjà initiés et engagés à résoudre des problèmes cliniques. L’article de Joseph-Omer Dyer et de Maya Hammoud met l’accent sur le rôle important qu’a la conception des cas clinique dans leur apprentissage. Les vignettes cliniques, basées sur des situations, doivent correspondre à la réalité. Si elles sont adaptées au niveau de l’étudiant, notamment à la tâche clinique qui est attendue, il pourra alors développer une compétence de résolution de cas clinique.

L’examen clinique du kinésithérapeute dépend des situations, de l’environnement. Pierre-Yves Froideval et Brice Picot abordent la pratique sportive et le rôle du kinésithérapeute comme premier praticien intervenant. Les tests rappelés montrent que l’objectivité permet de repérer les faiblesses de chaque cas d’entorse, qu’il s’agit bien de prendre en compte dans la rééducation. L’objectivité n’a jamais été autant recherchée lors des examens cliniques initiaux structurés, complétée avec le raisonnement clinique. Dans certains cas, la réponse au problème n’a pas besoin d’intermédiaire. Il faut faire bouger les lignes !

À l’heure où la Tutelle met en exergue la pertinence et la qualité des soins, le patient ne devient-il pas, désormais, partenaire du soignant ? L’étude de Bertrand Semichon analyse à travers des entretiens l’évolution de la posture du patient au cours de sa prise en charge. Elle influe sur l’activité du thérapeute qui, dans la relation de soin qu’il installe, réoriente le projet avec le patient. En rééducation, le praticien n’aide-t-il pas ce dernier à découvrir ce qu’il est capable de faire ?

C’est l’activité directe auprès des malades qui renforce les compétences cliniques du praticien. Les habiletés cliniques, techniques et relationnelles du kinésithérapeute ne seraient-elles pas les meilleurs instruments lors du déroulement du traitement ? Pas faciles à enseigner, elles sont peut-être plus simples à transmettre.

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