Critique d'une habitude : l'aspiration nasale du nourrisson
Mathilde Proffit
Kinésithér Scient 2022,0640:41-46 - 10/03/2022
La période actuelle, marquée par la pandémie au Covid-19, a rendu courante la pratique des prélèvements nasaux à visée de dépistage du virus (fig. 1). Chaque citoyen ou presque a pu en faire l'expérience cette année. Tout d'abord, le premier prélèvement qui nous fait passer d'une émotion à une autre en une fraction de seconde. Nous commençons par être curieux, bien qu'avec une certaine appréhension car il n'y a pas d'expérience du geste. Puis, à l'entrée du coton tige dans les fosses nasales et le cavum, surviennent les sensations de douleur et d'inconfort. Une fois retiré, l'expérience se termine par le maintien dans le temps de cette sensation désagréable. Pour le second prélèvement, la sensation de douleur est connue et donc anticipée : il n'y a plus de surprise ni de curiosité. Il suffit de regarder les visages crispés des patients qui anticipent la douleur et l'inconfort de l'acte avant même qu'il ne commence.