ÉTUDE PRÉLIMINAIRE : influence de la musique sur le contrôle neuromusculaire en anticipation du genou chez des sujets asymptomatiques
Océane Euvé, Quentin Provost, Yven Lebreton, Chloé Colliou, Thomas Poirier
Kinésithér Scient 2020,0624:25-35 - 05/10/2020
Introduction : la musique, omniprésente dans le milieu sportif, stimule les paramètres musculaires et motive les individus. Cependant, les blessures sont fréquentes dans ce milieu. Or, le contrôle neuromusculaire joue un rôle primordial pour les éviter. L'objectif principal de l'étude est d'analyser l'influence de l'écoute d'une musique rapide, via un casque audio, sur les durées de pré-activation de muscles ayant une influence sur le genou, lors d'une tâche d'atterrissage, chez des sujets asymptomatiques. L'hypothèse était que cette condition entraînerait une activation plus précoce de ces muscles. Les objectifs secondaires étaient d'analyser l'influence de l'écoute d'une musique rapide, via un casque audio, d'une part sur la moyenne des activités et sur la co-activation de ces muscles 150 ms avant l'impact au sol et, d'autre part sur les angles de valgus et de flexion maximaux au cours de la phase d'atterrissage. Les hypothèses avancées étaient que cette condition entrainerait une activité musculaire plus intense, un ratio de co-activation qui se rapproche de 1, un angle de valgus du genou diminué et un angle de flexion du genou augmenté.
Matériels et méthodes : 5 sujets ont effectué 18 depth jumps selon 6 conditions. Soit les musiques étaient diffusées par un casque audio, soit par une enceinte. Soit il n'y avait pas de musique, soit de la musique lente soit de la musique rapide. Les durées de pré-activation, les activités musculaires et les ratios de co-activation ont été analysés avec l'électromyographie de surface placée sur le droit fémoral, le vaste médial, le vaste latéral, le grand adducteur, le moyen glutéal, le semi-tendineux et le biceps fémoral. Les angles de flexion et de valgus maximaux du genou ont été analysés avec un système de caméras opto-électroniques.
Résultats et discussion : une seule hypothèse secondaire a été validée. La musique rapide a entraîné un retard d'activation d'environ 25 ms avec le casque, une activité musculaire plus faible et un valgus du genou augmenté avec l'enceinte. La musique lente, quant à elle, a entraîné l'activation musculaire la plus précoce, la plus intense et le valgus le plus faible en portant le casque.
Conclusion : cette étude préliminaire permet de mettre en exergue que la musique lente avec casque serait la condition la plus favorable à l'optimisation du contrôle neuromusculaire au niveau du genou.