Le mensuel pratique et technique
du kinésithérapeute

Le pot de terre contre le pot de fer

Aude Quesnot
Kinésithér Scient 2019,0615:01 - 05/12/2019

Quel réveil surprenant ce jeudi de novembre où les médias relayent à tout va les nouvelles recommandations de la HAS sur la prise en charge du premier épisode de bronchiolite aiguë chez les nourrissons de moins de 12 mois...

Le Conseil National de l’Ordre (CNOMK), les syndicats de la profession (SNMKR, FFMKR et Alizé), le Collège de la masso-kinésithérapie (CMK), la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (FNEK), les directeurs des instituts de formation (SNIFMK) et l’Union nationale des kinésithérapeutes aveugles et malvoyants (UNAKAM) diffusent dans la foulée un communiqué pour limiter une mauvaise interprétation par le grand public de ces recommandations. Nous l’avons inséré en page 12 ; prenez le temps de le lire en détail.

Ce communiqué précise que le kinésithérapeute ausculte, évalue et réoriente si cela est nécessaire le nourrisson vers le médecin traitant ou les urgences. Il rassure, forme et accompagne les parents. Il est un acteur clé de l’éducation à la santé.

Si le sujet est de saison et d’actualité, vous découvrirez avec plaisir l’article « Effets symptomatiques de la kinésithérapie respiratoire avec augmentation du flux expiratoire dans la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson en ambulatoire. Une étude randomisée multicentrique. Bronkilib 2 » écrit par S. Sebban et collaborateurs. Cet article permet de préciser l’intérêt de la kinésithérapie en ambulatoire sur ces jeunes patients dans les cas de bronchiolite dont le score de Wang est compris entre 4 et 9, et ce en l’état actuel des données de la science.

N’hésitez pas également à développer votre réflexion en relisant l’article intitulé « La kinésithérapie respiratoire dans la bronchiolite virale aiguë du nourrisson. Arguments pour/contre » de G. Postiaux et collaborateurs [Rev Mal Resp 2018;35(4):403-15] sur ce sujet.

Je m’interroge toujours sur l’absence de consultations des bases de données bibliographiques francophones (LiSSa ou KINEDOC) et sur le monopole des bases anglophones... C'est l'histoire du pot de terre contre le pot de fer.

Poursuivons le travail de fourmi réalisé par les physiothérapeutes en France comme à l’étranger pour faire évoluer et préciser nos connaissances, et diffusons cette démarche et les résultats de pratique raisonnée et basée sur les preuves !

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