Julie Weyrech, Camille Beauvair
Kinésithér Scient 2015,0561:23-29 - 10/01/2015
La carcinose péritonéale (CP) a longtemps été considérée comme le stade terminal des cancers viscéraux¬: «¬On ouvre et on referme¬». La maladie s'avérait souvent non chimiosensible et, même en cas de chirurgie d'exérèse, la récidive était systématique et rapide. Le pronostic de cette maladie était alors péjoratif, la médiane de survie restant inférieure à 8 mois. Une hypothèse de traitement a été proposée en 1988 par un chirurgien américain, Paul Sugarbaker¬ : associer une chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP) à une chirurgie de cytoréduction. En France, quelques équipes ont commencé dès les années 1990 à expérimenter cette technique et ont publié des résultats très encourageants. Depuis 2006, le service de chirurgie digestive de l'hôpital Lariboisière fait partie des centres experts. En 2012, cinquante patients ont bénéficié d'une CHIP. En période postopératoire, le rôle de la kinésithérapie devient prépondérant. La mécanique ventilatoire du malade et son autonomie motrice sont perturbées. Il s'agit alors de lutter contre les complications respiratoires et les troubles du décubitus. Depuis 2011, l'utilisation d'une auto-analgésie postopératoire par voie péridurale et la mise en place d'une consultation de kinésithérapie préopératoire vise à améliorer la prise en charge multimodale de ces patients.